En ce temps des "Fêtes’", je désire célébrer la vie. La mienne tout comme la tienne chère femme forte, battante, lumineuse et résiliente. Peut-être es-tu en train de préparer les festivités de Noël tout sourire pour conserver la magie qui vient avec cette période de l’année. Peut-être parce que cette magie dans les yeux de tous te fait oublier, un instant, la réalité. En vrai, tu en a peut-être besoin pour reprendre ton souffle et faire une pause.
Pour toi, ce sera peut-être la vie dans deux mondes parallèles : Deux semaines de festivités qui seront entrecoupées d’un traitement de chimiothérapie ou de rendez-vous médicaux parce que la maladie n’en a rien à faire de la naissance du "p’tit Jésus" , de la magie ✨️ et du changement d’année.
Aujourd’hui, avec toi, je désire célébrer la vie et la résilience. Depuis quelques années, je côtoie dans mon quotidien des femmes, fortes, belles et résilientes.
Mise à part le sens propre du mot cancer, Je désire célébrer également toutes ces femmes qui vivent avec tout type de "cancer".
Peu importe le nom donné, la détresse n’a pas de niveau d’importance, on ne peut la quantifier. La souffrance nous touche toutes à un moment ou à un autre. Que ce soit la maladie physique, mentale, violence physique, sexuelle, financière ou psychologique. Ta féminité, ton identité et ton estime de soi en sont tout autant secoués et tu essaies de garder la tête hors de l’eau.
À toi, je te souhaite de retrouver ton souffle, la magie dans tes yeux lorsque tu te regarderas dans le miroir, telle que tu es, avec la résilience nécessaire qui te permettra d’avancer vers ce que la vie a de meilleur à t’offrir.
Je te souhaite de reconnaitre ce qu’il y a de beau, de joyeux en toi et autour de toi. Célébrer ce que tu as et surtout qui tu es. Je sais, je parle de souffle alors que tu as peut-être la tête sous l’eau et entendre parler de positif est tout sauf apaisant, même "gossant". Surtout en ce moment. Je sais.
Qu’est-ce qui te ferait du bien, maintenant ?
Pour toute l’année durant, je te souhaite de joyeux instants de moments présents, de respirations lentes et profondes et d’autres, eux, où tu auras le souffle coupé devant la magie de la vie.✨️
Respire, tu es magnifique et vivante. 🫶
Manon, La coiffeuse qui perdait ses cheveux xx
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Le 8 décembre 2018 après un joyeux défilé de Noêl à StTite, la lutine enleva son bonnet et demanda à son amie et collègue Nathalie de lui raser les cheveux restants. En effet, depuis deux semaine mes cheveux tombent… Et tombent drastiquement. Environ 80% au total. Pas de choc ni stress et pourtant c’était l’année de mes quarante ans mais l’une de mes plus belles. Diagnostic suite à des tests sanguins et rencontre avec ma Dermatologue : Pelade (Alopecia areata). Étant coiffeuse je connais un peu cette maladie auto-immune mais sans plus. Alors, a démarré la prise de cortisone oral à forte dose pour les deux mois suivants pour freiner la chute de mes cheveux et poils (Les poils, par contre, je n’avais aucun problème avec leur possible chute 😉). Bon, dès le diagnostic j’ai eu un soulagement, ma vie n’était pas en danger et c’était l’essentiel. Oh ! Grosse année 2018. En avril, laborieuse chirurgie à l’épaule qui me limite et m’empêche de travailler et fin novembre, début de la chute des cheveux. ‘’ A part ça, ça va bien ? ‘’
Moi qui avais tellement mais tellement de cheveux, lors de leur chute, j’en trouvais partout. Et vous savez la sensation lorsque l’on défait une queue de cheval ? On a ‘’mal aux cheveux’’ …. Et bien la sensation c’était ça et pour plusieurs de mes clientes qui perdent aussi leurs cheveux.
Toujours aujourd’hui, je me demande pourquoi j’ai vécu un événement comme celui-là à ce moment-là précisément. Qu’est-ce que mon corps voulait me dire? Pourquoi mon système immunitaire s’est emballé à ce point? Je ne le saurai probablement jamais. Ça fait 5 ans et je n’ai pas vécu de tel épisode depuis (je perds beaucoup mes cheveux mais j’ai 45 ans, ahah… La chute d’hormones 😉).
Je reviens à ce jour du 8 décembre 2018. Après le défilé, nous étions à notre commerce et j’ai attendu que tout le monde quitte pour demander à Nathalie de me raser le peu qu’il me restait de mes cheveux. Je suis de nature positive et enjouée mais bon, je désirais vivre ce moment qu’avec elle (par orgueil et peur d’être émotive ? Peut-être oui).
Imaginez… Le bruit de la tondeuse, la vibration lorsqu’elle touche le crâne… Ce n’est pas rien… Je m’en souviens très bien. Parce qu’à ce moment même, j’ignorais si mes cheveux repousseraient un jour… D’ailleurs, chaque fois que je m’apprête à raser les cheveux d’une femme qui les perd, je commence à la nuque, derrière sa tête, pour qu’elle apprivoise progressivement la vibration, le moment et le résultat. Il y a un cheminement qui débute à ce moment.
Pour moi, personnellement, le choc a été court, Il a été bien présent mais court, une soirée. Autant j’ai versé des larmes ce samedi soir, autant je savais que je devais digérer et passer à autre chose. Cette soirée de décembre, seule chez moi, La coiffeuse qui perdait ses cheveux est née. Née d’une conversation naïve et émotive avec mon amie Karine Champagne.
Instinctivement je me suis mise à porter des foulards, bonnets agencés de façon très rudimentaire à des extensions capillaires (j’avoue qu’en décembre, c’est pas chaud pour le coco). Ça m’était accessible car Je portais déjà des chapeaux et foulards avant la perte de mes cheveux donc ça m’est venu tellement naturellement de créer quelque chose pour moi mais aussi qui serait une contribution pour d’autres femmes… Comme si cet événement servait à pousser à fond ma créativité.
Beaucoup d’événements de ma vie de quadragénaire m’ont angoissé mais lors de cet épisode de pelade, la résilience, le lâcher prise, me sont venus rapidement. Pourquoi ? J’en ai auuuucune espèce d’idée ! Et mes cheveux, leur densité, étaient pourtant si importants pour mon look et ma féminité ! Comme quoi on ne peut pas juger les émotions de chacun selon les événements vécus, nous les intégrons et les vivons de façon différente.
Dès lors, j’ai adopté aussi instinctivement, le port des boucles d’oreilles. Je n’en portais pas auparavant mais à ce moment j’en portais des grosses, voyantes et imposantes ! Je n’ai plus de cheveux ? Ok, je me ferai des dessins sur le crâne. Je trouve ça original et amusant, j’adore.
Quand, dans ma tête, la question se posait à savoir si mes cheveux repousseraient, j’avais rapidement une alternative; bonnet et cheveux d’extensions capillaires ou perruques de différentes couleurs selon mon humeur du jour. Mon problème était résolu, j’avais trouvé des alternatives joyeuses et colorées!
La vie n’est pas un long fleuve tranquille. La pandémie arrive et des tonnes d’autres problèmes. Bon, mon commerce ferme, j’ai du temps, alors on met ‘’la pédale sur le gaz’’ pour faire avancer mon projet. Je vais rencontrer mon ami le coiffeur Luc Vincent pour avoir un avis externe de mon projet et les commentaires sont ceux que j’attendais. Par la suite, la période de recherche et développement fut intense car notre conception, notre produit n’existait pas et nous devions faire des essais…Et erreurs…. Ah ! Qu’on en a testé des velcros, types de cheveux, patrons de bonnet… Quand je dis ‘’on’’, c’est Jacinthe et moi, mon amie d’enfance qui m’a aidée au développement de l’entreprise et à rendre concrète, toutes mes idées. Sa mère souffrait au même moment d’un cancer donc, elle s’est sentie interpellée. Il faut dire que Jacinthe est, entre autres, habile en couture mais aussi en gestion et a été d’une aide précieuse pour l’élaboration des patrons et la concrétisation du projet.
Cinq ans plus tard …
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, autant personnellement que professionnellement. Mes cheveux, eux, ont repoussé, ils sont bien là, toujours là. Ils retomberont? Aujourd’hui, demain, je ne peux pas le prévoir. Cet événement m’a permis de découvrir tout un monde, un monde qui gravite autour de mon métier.
Soyons optimistes. Dans le cas de la pelade, il y a du nouveau. Récemment Pfizer, a commercialisé le Litfulo, accrédité par Santé Canada.
D’autre part, heureusement, malgré la gravité de la maladie, pour les gens ayant des traitements de chimiothérapie à la suite d’un diagnostic de cancer, dès la fin des traitements, la repousse des cheveux se fait voir assez rapidement.
Mais que devient La coiffeuse qui perdait ses cheveux après 5 ans? Je continue d’être une personne qui contribue au bien-être des femmes avec les produits spécialisés pour têtes nues ‘’Les Bonnets Joy par la coiffeuse qui perdait ses cheveux’’ et les produits, accessoires capillaires pour têtes chevelues ‘’Joy’’. Malgré une laborieuse chirurgie orthopédique à l’épaule, dont les bénéfices ont plus ou moins duré dans le temps, la passion de la coiffure et de l’humain sont toujours présents et je demeure active en salon et à des projets cinématographiques selon mes capacités. Le contact humain et la créativité sont d’énormes carburants.
La coiffeuse avec ou sans cheveux est toujours là. Je lui prévois une longue vie faite de rencontres (comme celles avec Loulou, Nathalie P, Carole A, Carole D, Véronique, Emmanuelle et plusieurs autres femmes inspirantes), de conseils, de coloration, de coupe de cheveux et de créativité…. À coiffer, à rassurer ou à servir autrui, mon cheminement de vie est d’emblée tracé par une certaine passion de votre tête nue ou chevelue.
Manon xx
La Coiffeuse qui Perdait ses Cheveux
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Je me souviens que lors de l'annonce les idées se bousculaient dans ma tête, au point où je n'entendais même plus ce que le médecin me racontait. Les mots résonnaient dans ma tête. Cancer, chirurgies, chimiothérapie, radiothérapie, ménopause. « Hein quoi, à mon âge ? », que je me disais.
Il y a de plus en plus de jeunes femmes atteintes du cancer du sein comme moi. C'est toute une aventure qui est longue mais qui en vaut tellement la peine. J'ai deux belles petites filles qui méritent que je me batte le plus fort possible pour guérir.
Je dirais qu'au travers de cette épreuve la perte de mes cheveux une deuxième fois, a été très difficile au début. Mais j'ai découvert une superbe compagnie de bonnets avec des humains extraordinaires qui dessinent, confectionnent et y mettent tout leur amour pour les femmes coquettes comme moi qui vivent un malaise sans cheveux. Nos cheveux ne nous définissent pas en tant que personne, mais pour moi c'est une partie de ma féminité qui m'a été volée une deuxième fois. Quand j'ai découvert les Bonnets Joy et que je l'ai mis pour la première fois avec une belle frange de cheveux, je me suis reconnue dans le miroir. Ça m'a redonné un petit boost de confiance et maudine que je me suis trouvée belle. Je m'amuse beaucoup avec mes nouveaux looks. Un matin je suis blonde, le lendemain je suis brune et j'adore utiliser les bonnets comme accessoires beauté.
Merci à toutes les personnes formidables qui nous aident à adoucir notre quotidien de près et de loin. Xxx
Véronique Côté, combattante d'un cancer du sein
]]>Je vous invite à revivre avec nous cet événement marquant et découvrir l'histoire qui nous a menée, Jacinthe et moi, à donner naissance à ce projet qui nous tient tant à cœur ❤.
🎥 Regardez maintenant → https://www.youtube.com/watch?v=d5AVsAV64Qo&t=19s
Manon,
La coiffeuse qui perdait ses cheveux
xxx
]]>Toutes les histoires commençant par : « Il était une fois » se terminent bien. Donc, il était une fois le premier blogue, le premier jet de la coiffeuse qui perdait ses cheveux.
Moi, Manon Lebel, Être humain, femme, artiste, entrepreneure, coiffeuse, je perds mes cheveux. C’est ma réalité depuis quelques semaines. Pourquoi? Pour une raison qui, pour l’instant, m’est complètement inconnue. Décembre, tu parles d’un mois pour se promener le coco à l’air.
Non je ne suis pas malade. J’ai beaucoup d’énergie, trop même. Mon corps s’est déclaré la guerre à lui-même, il se défend en faisant tomber mes innombrables cheveux. J’essaie de lui faire comprendre que personne ne gagnera de victoire à vouloir les faire tomber, mais en vain. Résultat : J’ai présentement le look chatte d’Espagne, la princesse au crâne garni de motifs abstraits.
Tellement ironique comme situation. Dans le cadre de mon travail, je collabore souvent à titre de bénévole aux différents défis Tête Rasée de Leucan et de la Société Canadienne du Cancer. Pour ce défi, le temps n’aura pas suffit à faire une levée de fond, la chute à été trop fulgurante!
Bien mystérieux cet état. Moi qui, pourtant, est en pleine éclosion professionnelle, je n’ai jamais autant aimé qu’en ce moment mon métier d’artiste des cheveux. La vie est belle et bonne pour moi. Je transite vers le beau papillon que je souhaitais tant devenir. Travail de coiffure et maquillage en Europe, coiffure sur un plateau de cinéma, une belle et grande clientèle à mon commerce, quoi demander de mieux? Pas de choc ou de gros stress; grand mystère de la vie que cette alopécie.
Parlant d’ironie, je fais une petite parenthèse si vous le permettez. À la fin de l’été dernier, j’ai fait un appel à tous sur ma page Facebook afin de recevoir des photos de mes clients et clientes dans le but d’en créer un mur où ils seraient mes vedettes. Clichés sur lesquelles ils et elles se sentaient beaux et belles, où leur chevelure était le centre de la capture. J’ai eu cette idée afin d’augmenter le sentiment d’appartenance et l’estime de soi, mais surtout, dans l’optique de créer de la vie pure et vraie dans mon salon afin d’éviter les affiches commerciales. Célébrer la beauté de ma clientèle! Vous savez quand a eu lieu l’inauguration de ce mur? Deux jours après ma fameuse coupe chatte d’Espagne! Oh oui! Une autre vidéo, celle de l’inauguration avec une Manon pas de cheveux le coco à l’air mais un rouge à lèvres…toujours ! C’est fou non? Je crée de la beauté instantanée et j’aide à améliorer l’estime de soi, c’est mon métier améliorer l’apparence!!! Je me revois me répéter en boucle lors du dévoilement de cette œuvre que mes cheveux ne me définissent pas, que mon apparence ne me définit pas, que ma personnalité et mon charisme doivent transcender tous les artifices. Que cet événement, qu’est la perte de mes cheveux, me permette de faire découvrir aux autres mon âme, la personne que je suis vraiment : MOI. Fin de la parenthèse.
Quand on y pense c’est fascinant, weird même! Ce sont les termes que j’ai utilisés en discutant avec ma dermatologue qui semblait essayer de déceler toute détresse psychologique en moi. Docteur, vous me dites que ma vie n’est pas en danger, c’est ok. Je vais gérer l’aspect esthétique.
Évidemment, je devais me rendre à l’évidence que je devais raser ce qui me restait de cheveux. Nous avons donc procédé à la coupe spéciale « Tonte No.1 » pour un résultat unique! Je suis unique! Toutefois, mise en garde: N’essayez pas ça à la maison, le résultat risque d’être différent. ;)
Oui, j’ai versé quelques larmes et eu besoin de quelques heures pour digérer cette mise à nue. Mon estime et ma féminité en ont pris un petit coup. Seulement quelques heures d'apitoiement intense. Ensuite, je me suis dit ok, on va commencer à porter des boucles d’oreilles ahah. J’ai une capacité de résilience assez phénoménale en général. Mon corps aime quand mon esprit est en symbiose avec lui ; de là émerge un sentiment de bien être et de positivité.
Malgré tout, vous savez ce que j’en pense? La vie se charge bien de nous donner des défis mais il n’en tient qu’à nous de leurs donner un sens. Nous sommes ici pour vivre des expériences qui nous font changer, évoluer. La vie nous parle. Je suis privilégiée car mon état n’est pas relié à un effet secondaire d’un traitement contre le cancer, ni aucune maladie potentiellement mortelle. Cependant, je suis en dualité plus que jamais entre le paraître et «l'être ». Mon métier me permet de sublimer la beauté des autres mais je dois aller au-delà de ces étincelles. Quelle importance accordez-vous à votre apparence? De quelle façon vous sentez-vous belle aux yeux des autres mais tout d’abord à vos propres yeux?
J’assume mon crâne dans son unicité. J’assume ma vie dans son unicité. La fin de mon histoire à moi, qui ne fait que commencer, sera heureuse car j’aurai pleinement vécu en étant MOI.
Alors Décembre? Tu ne m’auras pas si facilement! La vie est une éternelle adaptation. Sortons nos tuques de « pouelle », car l’hiver, aussi magnifique soit-il, sera long et froid pour tous les crânes dégarnis.
Manon,
La coiffeuse qui perdait ses cheveux
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